"Triple portrait de Richelieu" - Philippe de Champaigne

 

 

 




Il est devenu courant de parler du XVII
e siècle comme du “siècle des moralistes”. Mais comment s’est constitué cette spécificité ? Comment savoirs disponibles, styles d’écriture, modes pratiques d’existence, situations politiques ont-ils pu contribuer à ce privilège moral du XVIIe siècle en France ?

Pour tâcher de comprendre l’émergence de ce nouveau statut social des usages de la morale dans la France de l'Ancien Régime, notre groupe de recherche - qui réunit des chercheurs issus de trois disciplines (études littéraires, histoire et philosophie), attachés à trois universités canadiennes (Université de Montréal, Université du Québec à Montréal et Université Laval) - a choisi de ne pas s'en tenir aux textes littéraires classiques auxquels on a toujours recours lorsqu’on étudie les moralistes. Il s'agit de prendre en compte des traités philosophiques, des ouvrages des minores, et surtout de réintégrer ces textes dans des pratiques culturelles, des situations politiques et des productions signifiantes contemporaines. D’où la nécessité d’une anthropologie historique qui réunisse littéraires, philosophes et historiens, puisque les textes moraux courent entre les disciplines constituées postérieurement et sont même une des sources de notre regard anthropologique jeté sur les mœurs des hommes.

Éric Méchoulan
Responsable du groupe de recherche